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QUAND JOHN GOTTI S'IMMISÇAIT DANS LES AFFAIRES DE LA FAMILLE DECAVALCANTE

15 Juillet 2018, 07:34am

Publié par Xav

Giovanni Riggi
Giovanni Riggi

A la fin des années 1980, Giovanni « The Eagle » Riggi, Parrain de la famille DeCavalvante vivait une période particulièrement difficile. A cette époque, les agences gouvernementales l’avaient dans le collimateur dans plusieurs affaires de racket et la pression exercée contre le Boss de la famille DeCavalcante devenait insupportable. Giovanni Riggi savait que ce n’était plus qu’une question de semaines, voire au mieux de quelques mois, avant de se faire inculper et arrêter, il fallait donc préparer la suite, la survie de la famille DeCavalcante lors de son incarcération en dépendait. Giovanni Riggi était intrigué, car il se rendait compte que la famille Gambino, essayait d’avoir encore plus emprise sur les affaires quotidiennes des DeCavalcante, complotant même avec la plupart de ses membres. Les Gambino et les DeCavalcante ont toujours eu une relation particulière, respectueuse, mais à la fin des années 1980, les Gambino était dirigée par John Gotti et sa soif de pouvoir était omniprésente. a cette époque la petite famille du New-Jersey utilisait un Capitaine de confiance pour passer les messages entre les deux familles, Vincent « Jimmy » Rotondo. Mais en 1988, le corps sans vie de Vincent Rotondo fut retrouvé dans le coffre de sa Lincoln. Pour le remplacer, Giovanni Riggi, nomma un autre Capitaine, John « Johnny Boy » D’Amato, Capitaine d’une importante faction basée dans la ville d’Elizabeth dans le New-Jersey, mais aussi un proche de John Gotti. John D’Amato prenait ses nouvelles fonctions très au sérieux, et une fois par semaine, il se rendait au Ravenite Social Club, le siège du Parrain de la famille Gambino afin de parler business. C’est lors de l'une de ses réunions, que John D’Amato commença à parler de certains secrets bien gardés par la famille DeCavalcante, comme sur les cérémonies d’intronisation. La règle dans la Cosa Nostra, veut que le nouveau membre, fraichement initié dans sa

John D'Amato
John D'Amato

nouvelle famille, puisse « naitre » de nouveau par le sang, alors qu’une image sainte brulant dans ses mains, pendant que ce dernier prête serment d’allégeance. Mais à la fin des années 1980, les nouvelles intronisations effectuées dans la famille DeCavalcante, ne respectaient pas forcements les règles établies. En effet, selon John D’Amato, les nouveaux membres étaient recrutés par un serment verbal, effectué par un membre de la hiérarchie, laissant le pistolet et le couteau de côté. Cette méthode choqua profondément John Gotti, très ancré dans les valeurs de la Cosa Nostra et demanda alors à Giovanni Riggi de réintroniser les membres, en utilisant cette fois-ci la bonne façon de procéder. Le Parrain de la famille DeCavalcante n’eut d’autre choix que de refaire la cérémonie à une dizaine de membres, mais les tensions entre les deux familles devenaient très pesantes. Giovanni Riggi n’acceptait pas qu’un membre de sa famille, puisse parler de détails aussi intimes à un Parrain d’autre famille et même si elle s’appelle Gambino. Mais très rapidement, Giovanni Riggi fut inculpé de racket et condamné à près de quinze années de prison. Avec surement l’aval de John Gotti, Giovanni Riggi put garder son titre de Parrain, mais le Boss de la famille Gambino avait déjà un nom en tête pour être le nouvel Acting Boss des DeCavalcante et avec l’approbation de Giovanni Riggi, il nomma devinez qui ?,  John D’Amato.

 

Anthony Capo
Anthony Capo

La Cosa Nostra interdit formellement à ses membres d’avoir des relations homosexuelles, pourtant cette organisation criminelle a toujours eu l’habitude de racketter et d’extorquer les bars gays de New-York et du New-Jersey pendant de nombreuses années. John D’Amato était un mafieux respecté. Très actif dans le racket lié au domaine de la construction, ce dernier gagnait énormément d’argent. En plus d’avoir la principale équipe de la famille DeCavalcante, John D’Amato entretenait de très bonnes relations avec la famille Gambino et son Parrain flamboyant, John Gotti. La famille DeCavalcante s’est toujours sentie dénigrée par les familles New-Yorkaise, ne sentant pas considérer à sa juste valeur, elle voulait toujours prouver qu’elle pouvait avoir autant d’influence que n’importe quelle famille de la Cosa Nostra. D’ailleurs, pour montrer son importance envers les Gambino, elle avait décidé, pour aider John Gotti, d’assassiner Freid Weiss, un ancien éditorialiste, proche du Parrain de la famille Gambino, qui venait d’être inculpé pour trafic de déchets. John Gotti avait une crainte, que Freid Weiss puisse collaborer avec les autorités. Un jour, alors que Freid Weiss sortait de son immeuble, il fut pris en embuscade par deux individus, (qui seront identifiés quelques années plus tard comme les Soldats Anthony Capo et Vincent Palermo) et exécuté de plusieurs balles dans le corps. John D’Amato menait une double vie, une vie cachée strictement interdite dans les règles de la Cosa Nostra. Avec sa petite amie de l’époque, l’Acting Boss de la famille DeCavalcante, parcourait les boites échangistes et John D’Amato aurait eu des relations sexuelles avec d’autres hommes. C’est lors d’une violente dispute, que la maitresse de John D’Amato décida de se venger, en racontant cette double vie à l’un de ses amis, Anthony Capo. Cette dernière raconta leurs soirées échangistes, ou John D’Amato se livrait selon elle à « des fêtes sauvages » et donc des activités homosexuelles. Anthony Capo fut particulièrement dégouté et décida d’avertir rapidement la direction de la famille, Stefano Vitabile, le Consigliere et l’Underboss Giacamo Amari, qui décidèrent pour ne pas perdre leur respect auprès des autres familles, d’assassiner John D’Amato. Bien entendu,

Stefano Vitabile
Stefano Vitabile

Giovanni Riggi de sa cellule donna son accord et sera par la suite condamné à dix années de prison supplémentaires. Il aura fallu attendre près de dix années et la collaboration de plusieurs membres de cette famille, dont Anthony Capo, pour avoir des détails supplémentaires sur cet assassinat. Lors d’un procès, ou se trouvait en face de lui,  le Consigliere Stefano Vitabile, les Capitaines Philip Abramo et Guiseppe Schifilliti inculpés de plusieurs charges fédérales tenant de la loi RICO, Anthony Capo déclara : « Personne ne nous aurait respecté si nous avions gardé un Boss homosexuel, qui pouvait être assis avec d’autres Parrains, pour parler des affaires de la Cosa Nostra. Forcément que j’étais choqué de son comportement, il ne pouvait pas agir ainsi, il devait être un meneur d’hommes ». Forcément, pour pouvoir assassiner un Acting Boss de la Cosa Nostra, il faut obligatoirement l’accord de la Commission, mais la famille DeCavalcante voulait l’assassiner sans « permission ». Il raconta que lui et l’un de ses Associés, Victor DiChiara, allèrent chercher John D’Amato dans un quartier résidentiel de Brooklyn : « John D’Amato est monté dans la voiture et s’est assis à l’arrière. Il nous a dit « Allons manger » et là, je me suis retourné pour lui tirer dessus. Il a dit « Oh merde », il continuait à bouger, alors j’ai tiré de nouveau ». Anthony Capo et Victor DiChiara fouillèrent les poches de l’ancien Acting Boss de la famille DeCavalcante et trouvèrent près de cinq mille dollars, qu’Anthony Capo donna à son Associé pour pouvoir détruire son véhicule.