Cela pourrait faire l’affiche d’un futur film. Un avocat spécialisé dans la gérance des gagnants de la loterie, s’associe avec des membres de la Cosa Nostra afin de soutirer de l’argent d’individus devenus millionnaire en quelques minutes. Jason Kurland faisait appeler « l’avocat de la loterie », développant une réputation nationale afin d’aider les gagnants dans leurs futurs investissements, leur promettant de sécuriser leur richesse pour des dizaines d’années et surtout de les protéger des escrocs. Mais en réalité, Jason Kurland fut inculpé de s’être associé avec des membres de la Cosa Nostra et d’avoir escroqué, selon le gouvernement fédéral, des centaines de millions de dollars. Les individus inculpés avec ce célèbre avocat ne sont pas n’importe qui. Il y a d’abord Christopher Chierchio considéré comme un Soldat de la famille Genovese. Ce dernier a toujours eu un parcours atypique, ayant un casier judiciaire pratiquement vierge, avec une seule condamnation en 2004 pour falsification et un acquittement l’année dernière sur des accusations de « truquage d’offres ». La spécialité de Christopher Chierchio ce sont plutôt les crimes en col blanc. Navigant sous le radar du FBI, il vit actuellement dans un appartement de luxe à Manhattan, payant près de onze mille dollars de loyer, conduit une Cadillac Escale avec chauffeur de près de soixante treize mille dollars, tout en se faisant passer auprès des autorités comme le propriétaire d’une entreprise de plomberie. La troisième personne inculpée c’est Frangesco Russo, neveu d’Andrew « Andy Mush » Russo, considéré comme l’actuel Acting Boss de la famille Colombo. Alors un Soldat de la famille Genovese qui s’associe avec un membre affilié à la famille Colombo et un avocat véreux, ce n’est pas courant, mais quand on parle de plusieurs millions de dollars, les rivalités entre familles sont vite oubliées. Le stratagème était assez simple. La plupart des gagnants de la loterie devenaient millionnaire du jour au lendemain et n’avait aucune mesure de la fortune qu’ils venaient de gagner. Pour les aider, l’avocat demandait dès le départ entre soixante quinze mille et deux cent milles dollars et faisait payer mensuellement les individus entre quinze mille et cinquante mille dollars en conseils divers, qui étaient en réalité des investissements frauduleux permettant à lui et ses Associés de s’en mettre plein les poches. Au fur et à mesure, Jason Kurland demanda à ses clients d’investir dans différentes sociétés, selon lui c’était des « valeurs sures », qui aurait assuré, selon ce dernier », des revenus importants à ses clients. En réalité, les individus investissaient bien dans des sociétés, mais des entreprises qui étaient gérés par Christopher Chierchio, qui par la suite profitait de cet argent fraichement arrivé pour le dépenser dans des restaurants haut de gamme, des voitures de luxe ou encore des adhésions à des clubs de Golf. Mais dans ce genre d’histoire, toutes les bonnes choses ont généralement une fin et au fil des mois, Jason Kurland fit part de ses inquiétudes à ses collègues mafieux, leur demandant de ne pas trop « jouer avec le feu ». Des inquiétudes que le Soldat de la famille Genovese balaya d’un revers de la main, ironisant sur la prétendue enquête du FBI : « Le FBI qui s’en soucie ? ils m’ont toujours harcelé ». Mais Christopher Chierchio avait sans doute une « carapace plus dure » que Jason Kurland, qui sentait l’étau se resserrer petit à petit, surtout qu’en plus de récolter de l’argent facilement, les mafieux n’hésitaient pas une seule seconde à menacer les mauvais payeurs. Dans des enregistrements dévoilés par les procureurs fédéraux, Frangesco Russo, menaçait ouvertement des mauvais payeurs de leur « tirer entre les deux yeux », si ces derniers ne remboursaient pas leur dette. Les procureurs ont certifié que les mafieux profitaient de l’argent récolté par Jason Kurland pour avoir un contrôle quasi total sur les prêts usuraire dans certains quartiers de New-York. Alors que Jason Kurland et Christopher Chierchio ont pu profiter d'une libération sous caution, Frangesco Russo, qui avait détaillé, dans plusieurs enregistrements, les armes qu'il utiliserait pour faire du « mal » aux individus récalcitrant, a été maintenu en détention.
Lawrence Iorizzo venait d’être reconnu coupable de fraude postale et Michael Franzese était nerveux, connaissant la personnalité de son Associé, il savait qu’il allait finir par craquer : « J’ai tout de suite compris. Ce gars là pèse plus de deux cent kilos, vous le voyez dans une cellule ? il ne pouvait tout simplement pas faire de prison ». Très vite, Michael Franzese pris contact avec Lawrence Iorizzo, qui était en liberté sous caution en attendant de recevoir son verdict, afin de lui indiquer de « changer d’air », qu’il quitte les Etats-Unis pour un pays n’opérant pas les pratiques d’extradition, comme le Panama. Cela tombe bien le pays était géré par Manuel Noriega, un hostile des Etats-Unis qui cherchait par tous les moyens à le faire juger. A la base, Lawrence Iorizzo n’était pas très enclin à accepter les demandes des mafieux de la famille Colombo, mais vu que le père était récalcitrant, Michael Franzese convoqua son fils à son bureau : « S’il ne part pas, on vous tuera tous ». Le message était bien passé et Lawrence Iorizzo pris le premier avion, avec son faux passeport, vers le Panama, mais son voyage sera de courte durée. En effet, les agents fédéraux l’avaient suivi à la trace et en Septembre 1984, il sera kidnappé et extradé de force par les Américains vers la Floride. Sur place les procureurs fédéraux ont très vite « retourné » Lawrence Iorizzo qui décidera alors de collaborer avec la justice. Les jours de liberté de Michael Franzese étaient comptées et très vite, il fut inculpé et présenté devant un juge fédéral à New-York. Au tribunal, les procureurs fédéraux ont déclaré que Michael Franzese était une « menace pour la société » déclarant que l’agent de transition, qui surveillait la libération conditionnelle de son père, avait reçu des menaces de mort par téléphone, deux jours après le retour derrière les barreaux de John Franzese. Il était clair dans l’esprit des procureurs qu’il fallait démontrer que derrière Michael Franzese, il avait une organisation criminelle, les Colombo et des personnes influentes, comme son père, qui pouvait prendre des décisions à distance. Les arguments du gouvernement fédéral ont convaincu le juge de la nécessité de laisser Michael Franzese derrière les barreaux, sans caution possible, au moins jusqu’au début de son procès. Se retrouver derrière les barreaux c’était quelque chose de nouveau pour Michael Franzese. Avant d’être intronisé dans la Cosa Nostra, il savait que l’incarcération faisait partie de la vie d’un mafieux et que le nombre d’années passées derrière les barreaux pouvait augmenter considérablement le respect envers sa famille. Alors que son père John, passa plus de la moitié de sa vie en prison, Michael Franzese analysa sa situation et se rendit compte qu’il risquait au moins vingt ans, si tout allait bien, une chose qu’il voulait à tout pris éviter. Quelques semaines après son incarcération, Michael Franzese décida d’accepter un accord de plaidoyer avec les procureurs fédéraux. Cet accord prévoyait une peine de dix ans dans un pénitencier fédéral assorti d’une amende de plusieurs millions de dollars. En 1987, Michael Franzese purgeait sa peine à Terminal Island, une prison fédérale de faible sécurité en Californie. A l’intérieur des murs de la prison, la vie était supportable pour Michael Franzese, mais peu de temps après son incarcération, ce dernier a eu des discussions assez avancées avec Edward McDonald, un procureur fédéral. Vous vous souvenez forcément du film « Les Affranchis », Edward McDonald joue son propre rôle d’un procureur essayant de convaincre Henry Hill et sa femme Karen d’intégrer le programme de protection des témoins. Edward McDonald c’est une pointure, qui faisait parti d’une « Strike Force » luttant contre le crime organisé et en particulier les familles de la Cosa Nostra. A la base, les procureurs fédéraux étaient intéressés par la relation que pouvait entretenir Michael Franzese et Norby Walters un agent sportif accusé de racket et Edward McDonald était prêt à réduire la peine de prison de Michael Franzese si celui-ci collaborait avec la justice Américaine. Pour le gouvernement fédéral, il était improbable que le fils de John Franzese puisse avoir l’intention de venir témoigner dans un procès fédéral, mais à la surprise générale, Michael Franzese accepta l’offre, mettant ainsi fin à sa vie dans la Cosa Nostra, à la famille Colombo et à sa propre famille, humiliée de sa décision.
Dans une famille de la Cosa Nostra, il faut distinguer deux types d’individus : Les salariés, des personnes qui vont apporter énormément d’argent grâce à des fraudes sophistiquées et des crimes dit en « col blanc ». La deuxième catégorie correspond aux « gros bras », des Soldats pour la plupart du temps, qui agressent les mauvais payeurs ou exécutent des contrats pour l’intérêt de la famille. Michael Franzese faisait parti quant-à lui de la première catégorie. De part sa notoriété et en étant le fils d’un personnage emblématique de la famille Colombo, Michael Franzese a très vite compris les rouages et les principes de fonctionnement de la Cosa Nostra, fermer sa bouche, gagner de l’argent et dans cette organisation criminelle, il n’y a pas de ticket plus rapide pour monter les échelons que d’être considéré comme un « gagnant », une personne qui rapporte énormément d’argent. Étant un Soldat actif, qui ratissait tout New-York dans le but de trouver les meilleurs plans, sa vie changea radicalement après avoir fait la connaissance d’un Associé de la famille Colombo, Lawrence « Sal » Iorizzo. Lawrence Iorizzo était un personnage atypique. Mesurant plus d’un mètre quatre vingt pour plus de deux cent kilos, il pouvait manger près de neuf pizzas dans la même journée, tout en s’occupant de ses deux femmes, qui avait chacun un domicile distinct à Long-Island. Nous étions en 1981 et Michael Franzese était encore un simple Soldat, il tournait un peu en rond et Lawrence Iorizzo le contacta pour lui parler d’un stratagème pouvant lui rapporter des centaines de millions de dollars, frauder le gouvernement fédéral sur les taxes relatives à l’essence. Le but était simple : A New-York, si vous êtes un détaillant et que vous souhaitez acheter ou vendre de l’essence, vous devez payer une taxe. Cette taxe, qui est une taxe d’État, n’est payée qu’une seule fois dans la transaction, mais dans les années 1980, l’État de New-York était très « lent » pour collecter les impôts et le système était de plus en plus défaillant, ce qui ne manqua pas à certains mafieux de s’engouffrer dans la brèche. Avec l’aide de son père et de Lawrence Iorizzo, Michael Franzese créa plusieurs sociétés écrans, des entreprises fictives, comme la Galleon Holdings qui comprendra par la suite des centaines de stations services, des terminaux de stockage et des flottes pétrolières, permettant de vendre des millions de bidons d’essence à New-York, mais aussi dans d’autres États Américains, comme le New-Jersey et la Floride. Les entreprises achetaient en masse des galons d’essence à Galleon Holdings, qui centralisait les taxes pour le gouvernement fédéral, pour au final ne jamais les payer et quand l’État s’en rendait compte, la société n’existait plus. Avec ce stratagème, Michael Franzese et Lawrence Iorizzo ont pu vendre de l’essence à un prix imbattable à des stations service comme Texaco, Chevron ou encore Shell. Quant-à Michael Franzese, il gérait un peu la main d’œuvre et envoyait des Associés dans chaque stations services, des « muscles », qui lui servait à repousser la concurrence, ce qui agaçait un peu Lawrence Iorizzo qui intégrera par la suite le programme de protection des témoins : « Il menaçait tout le monde car derrière il y avait son père et tout le monde avait peur. Sans son père, il aurait été vulnérable et aurait été tabassé plusieurs fois ». Pourtant Michael Franzese a pris des décisions permettant de multiplier ses revenus en quelque semaines. En 1983, Michael Franzese pris contact avec un Michael Markowitz, un mafieux d’Europe de l’Est, qui faisait un peu le même trafic. Très rapidement, les deux hommes se mirent d’accord pour gérer ensemble ce buisiness dans son intégralité, avec un pourcentage des bénéfices plus conséquents pour la famille Colombo, forcément. Avec des centaines de millions de dollars qui arrivaient directement dans les poches de Michael Franzese, celui-ci vivait la grande vie, voitures de luxe, propriétés dans plusieurs États, une vie haut de gamme qui bascula soudainement avec l’arrestation de Lawrence Iorizzo, nous étions en 1984 et Michael Franzese était devenu un Capitaine de la famille Colombo.
Après une condamnation à cinq années de prison pour prêt usuraire, Michael Persico, fils de l’ancien Parrain de la famille Colombo, Carmine « The Snake » Persico, a quitté un pénitencier fédéral, quelques jours après la sortie de prison de son cousin Théodore Persico. Alors qu’à sa libération, Théodore Persico retourna dans son domicile familial de Brooklyn, Michael Persico a décidé quant-à lui, d’aller se « ressourcer » dans le comté d’Ulster, au Nord de New-York. L’endroit choisi par Michael Persico ne laisse rien au hasard. Après son inculpation, Michael Persico avait entamé une longue procédure avec le gouvernement fédéral et la communauté d’Ulster s’était fortement mobilisé en envoyant des messages de soutient au juge fédéral, lui demandant la clémence lors de son verdict. Alors ce changement de domiciliation entre les deux cousins peut-il indiquer une éventuelle lute de pouvoir dans le contrôle de la famille Colombo ?, rien à ce jour peut indiquer un conflit entre les deux hommes, mais une chose est certaine, Michael Persico, de sa cellule, à préparer son retour. En effet, alors qu’il était incarcéré dans le pénitencier fédéral d’Allenwood dans l’État de la Pennsylvanie, Michael Persico acta la vente de différents établissements, qu’il gérait légalement avant son incarcération. La première, fut la vente de son entreprise de limousines, basée à Brooklyn, qu’il détenait avec une autre personne, pour près d’un million de dollars. Par la suite, il vendit sa maison, toujours à Brooklyn, mais aussi plusieurs bâtiments, des appartements et des bureaux, qu’il détenait en copropriété, lui rapportant plusieurs millions de dollars. Avant d’être libéré de la prison d’Allenwood, Michael Persico demanda au bureau des probations la possibilité de pouvoir purger ses trois années de surveillance, imposées par la justice Américaine, dans une petite ville du comté d’Ulster, une demande qui fut acceptée. Contrairement à Théodore Persico qui passa plusieurs semaines dans une maison de transition de New-York, Michael Persico évita cette étape obligatoire pour tous prisonniers fédéraux, mais l’épidémie de coronavirus bouscula un peu les choses. En effet, certains cas de covid ont été détectés dans des maisons de transition et pour éviter une contamination, Michael Persico fut confiné d’office à domicile. A ce jour et en attente de connaître le nouveau Parrain de la famille Colombo, Andrew « Andy Mush » Russo est toujours considéré par les autorités fédérales, comme le gérant des affaires courantes de part son statut d’Acting Boss.
Avec une date de sortie prévue en Septembre 2024, l’ancien Acting Boss de la famille Colombo, Thomas « Tommy Shots » Gioeli, n’en fini pas de faire parler de lui. Condamné à dix huit ans pour racket et conspiration de meurtre, Thomas Gioeli essaye par tous les moyens possibles d’intenter des procès, soit pour réclamer des millions de dollars au gouvernement, soit afin de sortir de prison pour des raisons de santé. La première affaire s’était déroulée après que Thomas Gieoli chuta lourdement, alors qu’il était en train de jouer à une partie de ping-pong avec d'autres détenus, dans une salle de détente, à proximité des douches du Métropolitan Center. Après des mois de procédure, Thomas Gioeli fut débouté lors d’une audience présidée par la juge fédérale Kiyo Matsumoto, qui jugea que l’ancien Acting Boss de la famille Colombo était seul responsable de sa chute, qui lui couta tout de même plusieurs semaines d’hospitalisation, pour au final, voire l’ancien Acting Boss gagner au civil. Etrangeté du système judiciaire Américain, mais logique dans le sens ou aux Etats-Unis les procédures pénales et civils sont indépendantes l’une de l’autre. Mais malgré cette victoire en demi-teinte, Thomas Gieoli n’avait pas perdu toutes ses facultés et continua, par le biais de son avocat, à faire des demandes de libération, en pleine épidémie de coronavirus et dans une période ou les procédures pénales venant de membres de la Cosa Nostra s’enchainent toutes les semaines. Incarcéré dans la prison fédérale de Danbury dans l’État du Connecticut, Thomas Gioeli est apeuré de voir sa santé se détériorer davantage en cas d’infection au coronavirus. Jouant sur des problèmes médicaux communs à des personnes de son âge, l’avocat de la défense insiste que son client bénéficierait d’une meilleure couverture médicale, si ce dernier pouvait terminer sa peine confinée à domicile et même si Thomas Gieoli n’est éligible à une libération que dans quatre ans. Mais pour le juge en fédéral en charge de ce dossier, sa décision fut claire et rapide. Pour le magistrat Américain, Thomas Gioeli a fait « preuve d’un mépris insensé de la vie humaine et ne mérite aucune compassion ou de compréhension » pour ses problèmes médiaux. Thomas Gioeli souffre, en plus de sa blessure aux genoux, de diabète et de problème cardiaques, des problèmes déjà présents quand Thomas Gioeli était en liberté et qui ne lui ont pas empêché de commettre une multitude de délits pour le compte de la famille Colombo. Et sur cette argument que le juge fédéral continua à justifer sa décision, déclarant que malgré le fait que Thomas Gioeli ne fut pas reconnu coupable de meurtre, « les preuves » sur son implication dans différents assassinats orchestrés par la famille Colombo, « étaient détaillés, macabres et qui ne laissent aucun doute sur son implication ».
Vous vous rappelez de l’opération East Coast ? Lancée en grande pompe par les autorités fédérales en Août 2016, elle avait été vue, à cette époque, par les médias Américains, comme un séisme pour les familles de la Cosa Nostra, pour au final, se terminer par des acquittements ou des accords de plaidoyer assez avantageux pour les mafieux inculpés. Après l’acquittement de Joseph Merlino, la dernière personne condamnée fut un Capitaine de la famille Genovese, Eugene « Rooster » Onofrio, qui acceptera de purger une peine de deux années de prison après avoir plaidé coupable de prêt usuraire et de trafic de cigarettes. Mais avec l’épidémie de coronavirus, la plupart des membres de la Cosa Nostra incarcérés ont demandé à leur avocat de plaider leur cause dans des tribunaux fédéraux, afin d’avoir une possibilité de terminer leur peine de prison, confiner à domicile. En ce moment, les demandes de libération sont de plus en plus fréquentes et les juges traitent les dossiers au cas par cas et selon des critères bien spécifiques. Ce que nous avons constaté depuis quelques semaines et que la plupart des mafieux libérés, ont soit contracté le virus, soit, ont des pathologies pouvant entrainer des complications en cas de contamination. Depuis quelques mois, Eugene Onofrio est incarcéré, mais détenu dans la partie médicale de la prison. Pour son avocat, le maintient en détention de son client serait dramatique au vu des cas de coronavirus détectés dans la population carcérale. Le problème pour la défense est que lors d’une audience, le juge fédéral a « recommandé » que le gangster soit libéré, sans
Ralph Santaniello
acté sa décision, laissant à la propre appréciation du BOP (Le Bureau fédéral des prison), qui n’a pas d’autorité sur ce sujet. Face à cette décision assez curieuse, le BOP commença à placer Eugene Onofrio à l’isolement, pour le protéger des autres détenus et ainsi qu'il puisse continuer son incarcération en toute sécurité. Au final et après une nouvelle demande de l’avocat de la défense, demandant des précisions complémentaires sur le jugement, le juge fédéral acta une sortie au 23 Avril, alors que sa date de sortie était initiallement prévue au 4 Octobre. Autres familles, autres spécificités. Alors qu’en début de mois le Soldat de la famille Colombo, Daniel Capaldo, avait vu sa demande de libération sous caution acceptée par un juge fédéral, ses collègues mafieux de la famille Colombo n’ont pas eu cette chance. Joseph Amato, Thomas Scorcia et Vito DiFalco ainsi que le Soldat de la famille Lucchese, Joseph Venice ont reçu une fin de non recevoir de la part d’un juge fédéral. Autre cas, toujours chez les Genovese. Ralph Santaniello est un Soldat basé à Spingfield dans l’État du Massachussetts. Inculpé lui aussi dans l’affaire East Coast, Ralph Santaniello avait décidé de plaider coupable de prêt usuraire et de bookmaking avant d'être condamné à près de trois années de prison. Aujourd’hui incarcéré dans la prison de Loretto, une prison fédérale à faible sécurité basée dans l'État de la Pennsylvanie, Ralph Santaniello à une date de sortie programmée en Novembre prochain. Comme la plupart des mafieux incarcérés, une demande de libération sous caution a été effectuée par son avocat afin qu’il puisse terminer sa peine à domicile. Ralph Santaniello ne souffre pas de problèmes médicaux particulier, le motif de sa demande était de pouvoir sortir de prison plus tôt afin s’occuper de sa fille, gravement malade et susceptible d’attraper le coronavirus, même si rien à ce jour n’indiquait qu’elle avait attrapé ce virus. Après quelques jours de réflexion, le juge fédéral décida de rejeter la requête portée par l’avocat de Ralph Santaniello. Il se libérable le 06 Novembre prochain.
Depuis le décès de Carmine « The Snake » Persico, la famille Colombo est toujours à la recherche d’un nouveau Parrain. Depuis une dizaine d’années, la famille Colombo a été frappée par plusieurs opérations lancées par le gouvernement fédéral, réduisant considérablement ses effectifs dans les rues de New-York. Depuis quatre années, un Capitaine de longue date, un vieil ami de Carmine Persico, Andrew « Andy Mush » Russo effectue l’intérim en tant qu’Acting Boss, un intérim assez réussi, car la famille Colombo aurait renforcé ses rangs et aurait réduit leur visibilité, en restant sous le radar du FBI. Mais Andrew Russo n’est plus tout jeune, et même si la Cosa Nostra coule dans ses veines, ce dernier qui est désormais âge de quatre vingt cinq ans, voudrait se retirer des affaires et partir dans une semi-retraite. Alors à ce jour, qui est susceptible de reprendre les rênes et devenir le Parrain de la plus petite famille de la Cosa Nostra à New-York ?. En réalité, la plupart des candidats potentiels sont actuellement incarcérés ou sont en attente d’une libération prochaine, après avoir intégré une maison de transition, petit tour d’horison.
Theodore Persico
Théodore Persico : Neveu de Carmine Persico, Théodore est considéré comme le candidat le plus probable au poste de Parrain. Âgé de cinquante six ans, il est considéré par les autorités comme un individu « extrêmement dangereux », une tête brulée, qui n’hésite pas à recourir à la violence quand cela est nécessaire pour faire avancer son buisiness. Au début des années 1990, il est arrêté avec d’autres membres de la famille Colombo pour trafic de drogue. Incarcéré dans une prison fédérale, Théodore réussi à avoir une autorisation de sortie exceptionnelle de quelques heures, afin de pouvoir assister aux funérailles de sa grand-mère. Menottes aux poignets et accompagné de trois US-Marshals, Théodore Persico entra dans la maison funéraire, l’endroit étant rempli de membres ou Associés de la famille Colombo venus présenter leur respect. Après avoir béni le corps, Théodore Persico s’installa à côté du Soldat Anthony Russo et arriva à lui faire passer un message et pas n’importe lequel, d’assassiner Joseph Scopo, afin de « mettre fin à cette guerre », une scène type des Sopranos. Le problème pour Théodore Persico est que plusieurs années plus tard, Anthony Russo décidera de passer à table et déclara aux agents du FBI, que Théodore Persico était l’auteur de ce contrat. Rapidement inculpé, Théodore Persico plaidera coupable et sera condamné à douze années de prison. Avec les remises de peine et une bonne conduite, Théodore intégra il y a quelques mois une maison de transition et pourra retourner dans les rues de New-York le 29 Mai prochain. A sa sortie et malgré le fait d’être en conditionnelle pendant au moins trois années, Théodore Persico pourra parler de son expérience auprès des autres membres de la famille Colombo pour essayer d’être le nouveau Parrain de cette organisation criminelle. Garder un Persico à la tête de la famille était, selon les autorités, déjà prévu par Carmine après l’incarcération de son fils, Alphonse, à la prison à perpétuité en 2007. A cette époque, Alphonse faisait office d’Acting Boss et était prédestiné, un jour, à reprendre les commandes de la famille Colombo. Sa condamnation pour le meurtre de William « Wild Bill » Cutolo changea les plans de Carmine, qui de sa prison continuait à gérer les intérêts de la famille Colombo. Malgré une certaine réputation, Théodore Persico n’est pas un mafieux de la vieille école et son tempérament colérique pourrait se retourner contre lui. En effet, pendant les mois d'enquête qui menèrent à son inculpation dans l'assassinat de Ralph Scopo, Théodore Persico avait été enregistré à plusieurs reprises en train de parler du nouvel organigramme des Colombo, une aubaine pour les enquêteurs qui avaient pu concentré leur surveillance sur les bonnes personnes. Quelques jours avant son arrestation, Théodore Persico avait déclaré à Andrew Russo : « Tu sais que je n’ai rien à perdre, je peux devenir fou tu sais ?. Qu’est ce que je vais perdre ? Ma femme, mes enfants ou ma maison de plusieurs millions de dollars ou ma voiture ?, je ne possède rien, je peux agir comme un idiot ».
Joel Cacace
Joel Cacace : ironiquement, l’ancien Acting Boss de la famille Colombo se trouve dans la même maison de transition que Théodore Persico, avec une date de sortie pratiquement identique, Joel Cacace désormais âgé de soixante dix neuf ans, sera un un homme libre le 24 Mai prochain. Comme Théodore Persico, Joël Cacace a une réputation de tueur, avec d’ailleurs une condamnation pour meurtre au début des années 2000 à plus de vingt années de prison. Une fois condamné, Joël Cacace, fut transféré dans diverses prisons fédérales aux quatre coins des Etats-Unis, le but étant pour les autorités, de couper les liens entre Joël Cacace et les Colombo. Au début de son incarcération, Joël Cacace côtoya l’enfer carcéral, en purgeant une partie de sa peine à ADX Florence, dans l’État du Colorado. Mais malgré des conditions de détention extrême, Joël Cacace n’a jamais craqué et n’a jamais eut l’idée de collaborer avec les autorités, laissant une réputation et une admiration intacte auprès d’autres membres de la famille Colombo, qui en font ainsi un candidat potentiel au poste de Parrain. Mais malgré un immense respect, il n’est pas certains que Joël Cacace puisse accepter un poste à aussi haute responsabilité et dans le viseur du gouvernement fédéral. Après avoir passé près de la moitié de sa vie derrière les barreaux, Joël Cacace est confronté aujourd’hui à un conflit interne dans sa famille, non pas les Colombo, mais dans sa propre famille, qui se déchire pour une histoire d’héritage, suite au décès de son fils en 2015. Il est fort à parier que Joël Cacace et Théodore Persico, résidant dans la même maison de transition, avec des restrictions beaucoup plus allégées que dans une prison fédérale, aient commencé à parler de cette place de Parrain toujours resté vacant. Comme stipulait plus haut, Joël Cacace est une personne âgée, qui a survécu à plusieurs tentatives d’assassinat à son encontre, durant les différentes conflits internes de la famille Colombo. Selon son avocat, Joël Cacace est ravie de pouvoir retrouver sa famille, malgré des problèmes familiaux, qui sont « anecdotiques » selon son avocat, par rapport à ce qu’il a pu vivre tout au long de sa carrière criminelle. De retour chez lui, Joël Cacace aura sans doute une réputation désastreuse auprès de ses voisins et des représentants de la loi, qui le considère toujours comme un « tueur de flics » et ce malgré le fait qu’il fut acquitté de l’assassinat de l’ancien agent de police, Ralph Dolls. Selon son entourage, Joel Cacace est loin d’être contrarié par ses rumeurs, qu’il balaya d’un « Je m’en fous » quand la question lui fut posée.
Michael Persico
Michael Persico : Il est le fils de Carmine Persico, mais sa position actuelle dans la famille Colombo reste un mystère. Pendant des années, Michael Persico aurait vécu comme un homme d’affaire, restant à l’écart des business familial, le crime organisé, mais tout bascula en 2010, quant-il fut accusé et inculpé d’avoir racketté une entreprise de camionnage. Pendant son incarcération, les fédéraux se sont intéressés de plus en plus à Michael Persico et après des mois d’investigation, réussirent à l’inculper pour sa participation dans l’assassinat de Ralph Scopo en 1993. Selon des sources fédérales, Michael Persico aurait été intronisé dans les Colombo dans les années 1980, même si des enregistrements contradictoires sèment le doute auprès des autorités. En effet, un individu infiltré chez les Colombo avait permis d’enregistrer John Franzese parlait sur Michael Persico : « Michael ne doit pas être un Affranchi, il fait un autre travail pour nous ». Alors quel est le rôle actuel de Michael Persico ? A ce jour peu d’informations ont filtré. En 2012, Michael Persico accepta un accord de plaidoyer des procureurs fédéraux, qui prévoyait une condamnation pour racket mais un abandon de charge pour le meurtre de Ralph Scopo. Après des négociations qui s’éternisèrent pendant des années, Michael Persico sera condamné à cinq années de prison en 2017. Aujourd’hui âgé de soixante trois ans, Michael Persico est incarcéré dans le pénitencier fédéral d’Allenwood dans l’État de la Pennsylvanie, avec une date de sortie programmée le 11 Novembre prochain. A sa sortie de prison, le statut de Michael Persico sera à surveiller de très près et si dans les prochaines semaines, aucune personne n’a été formellement identifiée par les autorités comme nouveau Parrain de la famille Colombo, il serait fort à parier que Michael Persico soit le candidat le plus probable pour remplacer son père.
La crise du coranavirus a réussi là ou des personnalités comme Robert Kennedy et Rudolph Giulani ont échoué, en gelant les activités des familles de la Cosa Nostra. Premier exemple, les jeux d’argent, qui en réalité, est une vraie fontaine d’argent pour les mafieux de la Cosa Nostra. A New-York, les gens sont accros aux jeux et jouent sur tout et n’importe quoi, dans n’importe quels domaines, mais avec l’épidémie du coronavirus les sports majeurs, comme la NBA, la MLB, la LNH ou encore la MLS sont à l’arrêts et les trafics des mafieux par la même occasion. Il y a quelques années encore, cette situation aurait pu poser un problème pour les familles de la Cosa Nostra. Désormais et avec l’amplification d’internet, les mafieux se sont adoptés aux nouvelles technologies et peuvent toujours proposer des paris venant d’autres pays du monde, les joueurs peuvent alors jouer sur des matchs de cricket Africain ou encore du football en Australie, tout est bon à prendre pour se faire de l’argent même les paris les plus improbables. La restauration, avec les bars et les clubs de striptease, est l’une des spécialités des familles de la Cosa Nostra. Les restaurants permettent aux mafieux de blanchir leur argent et servent aussi de façade auprès du gouvernement fédéral. Dans l’un de mes articles, j’expliquais que la plupart des membres de la Cosa Nostra gèrent ou ont des parts dans des restaurants aux quatre coins de New-York, mais depuis trois semaines, le gouverneur de l’État de New-York, Andrew Cuomo, a décrété leur fermeture, laissant seulement l’ouverture aux commerces dit « de nécessité ». Alors certes, certains lieux de restauration continuent à effectuer des livraisons ou des ventes à emporter, mais les bénéfices engendrés par ce buisness est en constante baisse, laissant même supposé la fermeture de plusieurs restaurants à la fin du confinement. A New-York, on a coutume de dire que le ciment est considéré comme « l’or Italien ». Encore aujourd’hui, les mafieux de la Cosa Nostra négocient encore avec différents syndicats liés à la construction, dans un but de gagner de l’argent sur chaque bâtiment construit, mais aussi de récupérer des emplois « no-show ». Avec l’épidémie du coronavirus, la plupart des entreprises sont arrêts, les chantiers aussi, mais les familles de la Cosa Nostra profitent encore des succursales, toujours actives, comme le camionnage et les ports de New-York encore contrôlés en parties par les familles mafieuses. Il faut noter aussi que des entreprises qui sont fermées, génèrent moins d’ordure, l’un des rackets historiques de la Cosa Nostra. Alors comment les familles de la Cosa Nostra vont essayer de faire du buisiness pendant ce confinement ? il est fort probable que les membres de la Cosa Nostra s’appuient de plus en plus sur le trafic de drogue. Car malgré les mesures de confinement, la plupart des agents fédéraux sont toujours affectés à la surveillance des familles mafieuses et des récents enregistrements, opérés grâce à des informateurs, présagent que le trafic de drogue va prendre une ampleur considérable pendant cette période. Le trafic de drogue est généralement interdit dans les familles de la Cosa Nostra, même si la plupart des Parrain ferment les yeux au vu des bénéfices engendrés.
Les membres de la Cosa Nostra incarcérés dans diverses prisons fédérales, ont toujours tendance d’amplifier leurs problèmes médicaux afin de pouvoir sortir plus rapidement de prison. En pleine période de Coronavirus, la plupart des mafieux ont flairé le filon et ont fait appel à leurs avocats pour prétexter qu’une incarcération dans des prisons surpeuplées, pouvaient leur être fatal au vue de leurs nombreuses pathologies. Le premier n’est autre qu’Anthony Zottola. Ce dernier n’est pas un membre intronisé de la Cosa Nostra, mais il a la particularité d’avoir ordonné le meurtre de son père, Sylvester, un ancien Associé de la famille Bonanno. Au de sa dangerosité et de ses relations avec certains membres des Bloods, ses différentes demandes de libération sous caution ont pour l’instant toutes été rejetées. Mais dans cette période si particulière, Anthony Zottola s’est forcément engouffré dans la brèche et par le biais de son avocat, celui-ci déclara que son client était « préoccupé par l’impact potentiel du coronavirus et sur sa sécurité au sein de la prison ». Mais la décision du juge fédéral statuant sur ce dossier fit office de référence dans le domaine et dans le contexte actuel. Stipulant que malgré cette épidémie, qui fait de nombreux décès dans tout New-York, « la dangerosité de l’accusé » méritait son maintien en détention. De plus, le juge déclara qu’Anthony Zottola pouvait profiter de l’occasion pour prendre la fuite, mais aussi, être un danger pour la communauté, en particulier pour son frère Salvatore qu’il avait essayé d’assassiner. Autre affaire, autre juge fédéral. Cette fois-ci c’est un Soldat
Daniel Capaldo
de la famille Colombo, Daniel « The Wig » Capaldo qui a demandé d’être libéré sous caution. Ancien trafiquant drogue notoire, qui a passé près de quatorze ans derrière les barreaux, Daniel Capaldo est actuellement incarcéré au Métropolitan Center de New-York après une inculpation pour racket. Comme pour Anthony Zottola, Daniel Capaldo demanda à sortir de prison, effrayé d’attraper le coronavirus dans une prison connue pour des problèmes d’insalubrité. Souffrant d’asthme chronique et ayant des antécédents de pneumonie, Daniel Capaldo doit selon ses avocats, « sortir immédiatement de prison » afin de ne pas mettre sa vie en danger. Pour le juge fédéral qui statua ces derniers jours, la demande de Daniel Capaldo est valable et décida de le libérer sous caution, avec un confinement strict à domicile en attendant son procès qui n’a pas encore été programmé. Condamné en Juin dernier à un peu plus de six ans derrière les barreaux pour jeux illégaux et racket, le Capitaine de la famille Lucchese, Eugene Castelle, qui se trouvait dans la prison fédérale de Danbury dans l’État du Connecticut, a vu sa demande de libération approuvée par un juge fédéral de New-York, qui accepta, après avoir payé près de cinq cent mille dollars de caution, qu'Eugene Castelle soit confiné à domicile en attendant son procès en appel. Cette semaine, lors d’une audience de libération qui se déroula dans un tribunal de New-York, les avocats de la défense ont utilisé les mêmes arguments que d’autres mafieux, prétextant que l’épidémie de coronavirus pouvait poser un problème sur la santé d'Eugene Castelle, justifiant que leur client avait récemment été traité dans un hôpital voisin de la prison fédérale de Danbury, pour une pneumonie.
Quand vous rentrez dans la Cosa Nostra, c’est pour la vie. Le serment d’allégeance à la Cosa Nostra passe avant toute chose, avant ta propre famille, avant tes amis, avant Dieu. En acceptant de venir un Soldat dans la famille Profaci, John Franzese connaissait les conséquences et les répercutions que pouvaient avoir sa vie dans la mafia sur sa vie de famille. John Franzese, de part sa personnalité, en était conscient et demanda à ses fils de s’éloigner de cette vie, faite de trahison et d’embuches. Né le 27 Mai 1951 à Brooklyn, Michael Franzese est le premier fils de John Franzese. Dès sa jeunesse, Michael Franzese a tout de suite compris que son père effectuait un « travail » qui ne rentrait pas dans les cadres réglementaires. Pourtant et malgré certains souvenirs d’enfance qui resteront à jamais marqués dans sa mémoire, Michael Franzese vouait un culte à son père et méprisait les policiers qui tournaient autour de la maison familiale à longueur de journée. Malgré une certaine attirance pour la vie qu’entretenait son père, Michael Franzese ne dérogea pas les règles établies par sa famille et suivit alors un parcours scolaire classique et termina ses études secondaires sans réelle motivation. Pour faire plaisir à son père, qui le voyait dans le futur comme un médecin réputé, Michael Franzese s’inscrivit à l’université d’Hofstra dans le Long-Island pour y suivre des cours de médecine, avant d’arrêter deux années plus tard. A cette époque, John Franzese était incarcéré après avoir été condamné à une peine maximale de cinquante années de prison pour diverses charges fédérales. Michael Franzese était inquiet de cette situation et n’avait qu’une préoccupation en tête, aider son père et sa famille. Celui-ci lui rendait visite régulièrement, alors incarcéré, afin de lui parler de ses problèmes quotidiens, de son envie d’arrêter les études, de changer radicalement de vie et de suivre les traces de son père dans la Cosa Nostra. Au début, face à l’attitude de son fils, John Franzese s’énerva, lui déclarant qu’il devait continuer ses études et qu’il ne devait pas se mêler de ses affaires, puis face à
Joseph Colombo
l’insistance de Michael, John Franzese accepta, tout en imposant ses conditions : « Tu veux choisir cette vie ? D’accord, mais si tu veux être un gangster, je veux tu le fasses bien », puis avant de partir il lui déclara qu’une personne prendrait contact avec lui. Nous étions en 1971 et la famille Colombo qui était gérée par Joseph Colombo vivait une époque assez trouble. Adepte des rassemblements de foule, le Parrain avait crée la Ligue de Défense des Droits Civique des Italos Américains, une surexposition qui agaçait fortement les membres de la Commission. Lors d’un rassemblement de foule au Columbus Circle, en Juin 1971, Joseph Colombo se fit tirer dessus par un Afro-Américain, Jérôme Johnson, qui sera par la suite descendu par ses gardes du corps. Le Parrain de la famille Colombo survécut miraculeusement, mais gravement touché, il restera invalide jusqu'à la fin de sa vie, avec l’impossibilité de pourvoir continuer à gérer les affaires familiales. Le jour de cette tentative de meurtre, Michael Franzese était présent pour distribuer des tracts à une foule, qui s’était déplacée très largement afin d'écouter le Parrain de la famille Colombo et il comprit que cette vie, qu’il avait toujours voulu, allait le changer à jamais. Peu de temps après, Michael Franzese reçut un appel d’un Soldat de la famille Colombo, qui l’amena au club social de Thomas DiBella. Après le retrait de Joseph Colombo, la Commission regroupant certaines familles de la Cosa Nostra, demanda à Thomas DiBella de gérer les affaires courantes. Michael Franzese connaissait Thomas DiBella, c’était un ami de son père et en arrivant sur les lieux du rendez-vous, celui-ci lui fit un topo des règles à respecter au sein de la Cosa Nostra et lui déclara que désormais, il allait être sous la tutelle du Capitaine, Andrew « Andy Mush » Russo. En tant qu’Associé, Michael Franzese ne gagnait pas beaucoup d’argent, et ses journées consistaient à faire acte
John Franzese et Michael Franzese
de présence dans divers clubs sociaux détenus par la famille Colombo. A l’intérieur, les gangsters, entre deux parties de cartes, parlaient des prochains « coups à faire », des astuces pour gagner de l’argent, Michael Franzese écoutait attentivement les moindres conseils et essayait de s’imprégner de cette nouvelle vie. Mais être le fils de John Franzese avait aussi certains avantages et régulièrement, Michael Franzese accompagnait Thomas DiBella et Andrew Russo dans leur véhicule, assis à l’arrière, il emmagasinait beaucoup d’informations qui lui serviront par la suite. Quatre ans plus tard, en 1975, Michael Franzese reçu un appel d’Andrew Russo lui demandant de se présenter dans une maison près de Caroll Street, toujours à Brooklyn, avec obligation de bien s’habiller. Une fois sur place, Michael Franzese entra dans une salle sombre où seulement quelques bougies éclairaient la pièce. Face à lui, se trouvait Thomas DiBella, qui était devenu l’Acting Boss de Carmine Persico, le nouveau Parrain de la famille Colombo, entouré de tous les Capitaines de cette organisation. L’initiation commença et Andrew Russo lui pris la main afin de lui entailler le doigt. Le sang coula alors sur une image pieuse et Michael Franzese commença à réciter le rite d’initiation à la Cosa Nostra, il venait de devenir un Soldat de la famille Colombo.