VERS DE NOUVELLES INCULPATIONS DANS LA FAMILLE LUCCHESE ?
/image%2F0437798%2F20201023%2Fob_c8ae4a_fbi-1807839a.jpg)
Les enquêtes sur des membres de la Cosa Nostra sont souvent très longues. Des années de procédure avant d’arriver à des inculpations sans certitude d'un résultat positif lors du procès. Les enquêtes se font généralement grâce aux agents de terrain, mais depuis des années, la surveillance des familles de la Cosa Nostra n’est plus tellement la priorité du gouvernement fédéral. Terrorisme oblige, les équipes dédiées à ce type de criminalité ont fusionné. Alors qu’a une époque, près de 350 agents étaient sur le terrain à surveiller les moindres faits et gestes des cinq familles New-Yorkaise, désormais près de 75% des effectifs ont été transférés vers d’autre services. Alors comment fait actuellement le gouvernement fédéral pour monter des dossiers sur des familles mafieuses ?. En réalité, elle se base toujours sur ses agents, forcement, mais aussi de plus en plus sur le témoignage de repentis, des membres de la Cosa Nostra qui ont décidé de collaborer. Alors certains de ces témoignages sont à prendre avec beaucoup de précaution, sachant que la plupart sont prêts à inventer des histoires dans le seul but d’éviter la prison. Certains repentis sont jugés plus crédibles que d’autres, plus intelligents, plus à même d’aider le gouvernement fédéral dans leur lutte contre le crime organisé. Prenons l’exemple de John Pennisi, un Soldat de la famille Lucchese qui a témoigné dans le procès de Steven Crea, Matthew Madonna et Christopher Londonio l’année dernière. Il y a quelques années, personne au sein du FBI le connaissait. Des Soldats dans une famille de la Cosa Nostra il y en a plusieurs dizaines, certains se font plus remarquer que d’autre, mais John Pennisi avait la particularité de rester sous le radar du FBI, tout en exerçant une position de choix au sein de la famille Lucchese. Son témoignage fut édifiant. Lors du procès, il raconta en détail les conflits qui s'opéraient au sein de la famille Lucchese, dans ses factions éparpillées dans tout New-York et dans le New-Jersey, jusqu'à sa direction. Quand en 2017, Steven Crea et Matthew Madonna furent arrêtés dans une opération de grande envergure, tout le monde pensait (moi le premier) que les deux inculpés occupés respectivement les postes d’Underboss et Acting Boss, mais en réalité, lors de leurs arrestations, Steven Crea et Matthew Madonna avaient déjà été rétrogradés. De sa cellule, Vittorio « Vic » Amuso, qui est toujours le Parrain en exercice, avait décidé de « dépouiller » la faction du Bronx de toutes responsabilités, donnant ainsi la gérance des Lucchese aux factions de Brooklyn et de Staten-Island. En plein procès John Pennisi, calmement, il nomma alors la nouvelle direction : Matthew Madonna fut remplacé par Michael « Big Mike » DeSantis, Steven Crea fut remplacé par Patrick « Patty » Dellorusso, alors que Joseph DiNapoli sera remplacé par Andrew Simone au poste de Consigliere. En réalité, le FBI était au courant de ces changements au sein des Lucchese au cours de l’année 2017, le témoignage de John Pennisi ne fit que confirmer leurs soupçons, mais il prouva par ailleurs que son témoignage de l’ancien Soldat de la famille Lucchese pouvait leur servir et être très important pour la suite.
/image%2F0437798%2F20201023%2Fob_9e16d6_michael-desantis.jpg)
Pour la suite ? car depuis près de deux ans, les procureurs fédéraux ont commencé à monter un dossier RICO contre Michael DeSantis et Patrick Dellorusso, une enquête qui a été ralenti avec la pandémie de coronavirus. Mais alors que John Pennisi aurait pu sembler comme l’un des « témoins phare » dans cette future affaire, ce dernier a rendu furieux le FBI ainsi que les procureurs fédéraux après l’ouverture d’un blog racontant ses histoires passées dans la Cosa Nostra. Actuellement sous protection fédérale, en attendant une éventuelle condamnation, John Pennisi se défend de toute malveillance, prétextant seulement que ses publications lui servent de « thérapie » afin de devenir un citoyen plus respectueux des lois. Un exutoire quand même, qui lui permet d’égratigner certain de ses anciens amis et en particulier Patrick Dellorusso. John Pennisi n’a sans doute toujours pas digéré comment l’actuel Underboss a comploté avec d’autres personnes, afin de lancer un contrat contre lui. Dans la Cosa Nostra on dit toujours que c’est souvent ton « meilleur ami » qui viendra frapper à ta porte pour effectuer le sale boulot, l’amitié n’existe pas, seul le business compte. Pour John Pennisi, le mot « amitié » ne fait pas parti du vocabulaire de Patrick Dellorusso et il raconta comment ce dernier a intronisé dans la famille Lucchese un « ami » d’enfance, un ancien vendeur de portes, devenu l’un de ses Associés. Selon John Pennisi, Patrick Delorrusso était agacé de son comportement, de son côté « pleurnichard », qui pendant une soirée s’était plaint, devant plusieurs personnes, qu’un Soldat de la Famille Gambino était passé devant lui sans lui dire au revoir, un comportant qui lui aura valu, selon John Pennisi, une humiliation en public. Des anecdotes sur la famille Lucchese, John Pennisi en connaît des tonnes, des informations sur la nouvelle direction, encore plus et c’est ce qui chagrine actuellement le gouvernement fédéral, ils ont peur que John Pennisi ne dévoile trop de chose les concernant sur son blog. Pendant sa collaboration, l’ancien Soldat de la famille Lucchese a témoigné contre Steven Crea et Matthew Madonna, permettant leur condamnation, mais il a aussi donné des informations confidentielles aux procureurs fédéraux sur Michael DeSantis et Patrick Delorrusso leur permettant d’avancer sur un futur dossier d’inculpation. Pendant le procès, John Pennisi contre Steven Crea, Matthew Madonna et Christopher Londonio, John Pennisi avait très rapidement parlé de Michael DeSantis et Patrick Delorrusso, précisant que ces derniers étaient « prêts », avec l’accord de Vittorio Amuso, d’assassiner certains membres de la faction du Bronx si ils refusaient de laisser leur place.