LA FIN D'UN PARCOURS CRIMINEL POUR VINCENT ASARO

Vincent « Vinny » Asaro, un Capitaine de la famille Bonanno, ruminait dans sa cellule du Métropolitan Center à New-York. Agé de quatre vingt deux, le mafieux qui aura marqué l’histoire du crime organisé aux Etats-Unis, savait que sa présentation devant un juge fédéral en fin de semaine, pouvait faire office d’une condamnation à mort, si le magistrat suivait les réquisitions des procureurs fédéraux. Pourtant, après avoir été acquitté dans l’affaire dit de la Lufthansa, Vincent Asaro pensait avoir fait le plus dur, mais cette vieille histoire d’incendie volontaire l'a rattrapé au mauvais moment. Une affaire mineure, au vu de son parcours criminel, qui pourrait le voir mourir derrière les barreaux, la faute de quoi ? d’un tempérament sulfureux et d’une vie baignée dans la violence, on fait que le Capitaine de la famille Bonanno, énervé d’avoir été manqué de respect par un automobiliste qui lui avait fait une queue de poisson, avait poursuivi l’individu complètement apeuré dans divers quartiers de New-York, avant de perdre sa trace. Dès le lendemain, il avait ordonné à ses Associés, dont le petit fils de John Gotti, John Gotti Jr, de repérer l’individu et de bruler sa voiture, par vengeance. Désormais, dans sa cellule du Métropolitan Center de New-York, Vincent Asaro espère qu’en ayant plaidé coupable pour la première fois de sa vie coupable de ce crime, le juge fédéral pourrait lui donner une peine légère, par exemple le nombre d’années passées depuis son inculpation dans cette affaire il y a plusieurs mois. Mais les procureurs fédéraux demandaient près de quinze années. Pour quel motif ? La grande gueule du Capitaine de Vincent Asaro, qui selon ces derniers se seraient vanté auprès d’autres détenus, d’avoir été acquitté du plus célèbre casse dans l’histoire Américaine et surtout, de pouvoir s’il le voulait faire assassiner des procureurs à New-York. Pour le gouvernement fédéral, Vincent Asaro devait « payer » toute une vie passée dans la

Cosa Nostra et surtout, de n’avoir jamais profité des diverses occasions qui se sont présentées à lui pour se réhabiliter définitivement, de changer de vie. Cette semaine, Vincent Asaro, qui souffre selon ses avocats, de plusieurs problèmes de santé, avait demandé auprès du juge fédéral en charge de ce dossier, de pouvoir quitter le centre de détention ou il est incarcéré, pour aller voir un médecin spécialisé. Jugeant son état « d’inquiétant » toujours selon ses avocats, la santé de Vincent Asaro se serait « aggravée depuis son incarcération dans le Métropolitan Center de New-York ». Sa demande fut refusée, donnant alors déjà un apperçu du verdict que pouvait attendre Vincent Asaro dans cette affaire. Ce jeudi, devant un juge fédéral, c’est un homme âgé, portant l’habit traditionnel des prisonniers fédéraux, menottes aux poignets, qui se présentait devant le tribunal. Avant de recevoir son verdict, étonnamment et au vu de sa personnalité, le Capitaine de la famille Bonnano présenta ses excuses aux victimes et à la juge fédérale : « Je suis terriblement désolé, j’étais sur le chemin du retour, je ne sais pas comment cela a pu arriver » déclara t’il. Mais la juge fédérale ne s’est pas laissé berner par les excuses de Vincent Asaro. Des membres de la Cosa Nostra, elle en a vu passé dans son tribunal et la plupart utilise le même stratagème pour essayer de s’en sortir et éviter l’incarcération. Elle condamna alors le Capitaine de la famille Bonanno à huit années de prison, au vu de son âge avancé, il est fort probable que ce dernier termine sa vie derrière les barreaux. Pour justifier de sa décision, elle développa sur le fait que Vincent Asaro « restait un individu dangereux ». Elle se référa aussi à plusieurs affaires, au casse de la Lufthansa, mais aussi à un meurtre crapuleux en 1969, l'assassinat de l'Associé de la famille Lucchese Paul Katz étranglé avec une chaîne pour chien et dont Vincent Asaro reste le principal suspect. Des éléments troublants selon la juge fédérale, qui démontre que ce dernier à toujours vécu que pour une seule chose, la Cosa Nostra. Les avocats de la défense avaient essayé tant bien que mal avant le verdict, de défendre leur client, décriant les méthodes des procureurs, qui « essayent » selon eux, de faire « condamner Vincent Asaro pour des délits vieux de plusieurs décennies ». Cette peine de huit années est pratiquement le double de la peine que prévoit normalement la loi fédérale pur ce genre délit, ce qui démontre bien que la juge a bien pris en compte le lourd passé criminel du Capitaine de la famille Bonanno pour rendre son verdict. Visiblement dégouté par ce verdict, Vincent Asaro encore choqué, déclara : « Je me fiche de ce qui vient de se passer. Vous m’avez condamné à mort de toute façon ». Vincent Asaro quitta alors le tribunal fédéral, surement pour la dernière fois de sa longue carrière criminelle, pour rejoindre sa cellule du Métropolitan Center, avant d’être transféré dans plusieurs semaines dans un pénitencier fédéral quelque part aux Etats-Unis, loin de New-York.