LA COMMISSION, ORGANE SUPRÊME DE LA COSA NOSTRA EST-ELLE ENCORE ACTIVE ?

Pour éviter d’être dirigé par un seul chef, par un Capo Di Tutti Capi qui contrôlerait les chefs des différentes familles mafieuses, Salvatore Lucania ou Charles « Lucky » Luciano, mafieux légendaire, avait formé dès 1931 un organe de contrôle appelé « La Commission ». La Commission, c'est comme un conseil d’administration du crime organisé, ou les différents Parrains des familles de la Cosa Nostra se réuniraient pour prendre des décisions, régler les arbitrages financiers et territoriaux, ouvrir « les livres » (autoriser le recrutement de nouveaux membres dans les familles), autoriser le partenariat avec d’autres organisations criminelles (Juifs, Irlandais, Russes), mais surtout essayer de résoudre les conflits. Au jour d’aujourd’hui, les Parrains des familles restantes de la Cosa Nostra implantées aux États-Unis, se réunissent très rarement et selon le FBI, la dernière réunion officielle daterait du début des années 2000, il y a de cela dix huit ans. Quand on parle de Commission, on pense immédiatement à la « réunion d’Appalachien », véritable fiasco pour la Cosa Nostra et qui montra au grand jour, à un public Américain effaré, qui pensait que la mafia était une société secrète ou rien ne filtrait, la véritable image du crime organisé. Ce rassemblement de plusieurs dizaines de mafieux venant des quatre coins des Etats-Unis, s’était déroulé en 1957, dans la propriété d’un membre de la famille Buffalino, Joseph « Joe The Barber » Barbara. Les décisions qui devaient être prises ce jour là était assez importantes et concernaient en autre : le trafic international de stupéfiants avec Cosa Nostra en Sicile et la répartition des différents rackets dans la ville de New-York et dans la plupart des grandes villes des Etats-Unis. Joseph Barbara avait subi une crise cardiaque l’année précédente et les chefs mafieux quand ils se firent arrêtés, prétextèrent qu’ils venaient seulement au « chevet » d’un ami malade, drôle de coïncidence. Ce jour là, des personnalités comptant comme les plus influentes du crime organisé, comme Carlo Gambino de la famille Gambino, Joe Profaci de la future famille Colombo, Vito Genovese de la famille Genovese et Joseph Bonanno, de la famille Bonanno, furent arrêtés et condamnés à des peines allant à des amendes de plusieurs milliers de dollars, à de la prison, des verdicts qui seront pour la plupart annulés l’année suivante. Malgré l’image désastreuse que provoqua ce sommet pour la Cosa Nostra, cette dernière continua à se réunir à différentes reprises. D’après le FBI, les chefs mafieux se sont rassemblés en 1966 au restaurant la Sella dans le Queens, et en 1978 à Brooklyn au restaurant Tommaso. Les pouvoirs de la Commission sont très importants. Elle peut approuver le contrat sur un Parrain en exercice comme ce fut le cas en autre pour Carmine Galante de la famille Bonanno, ou encore plus drastique, elle peut exclure temporairement une famille de la Cosa Nostra siégeant au conseil à cause de son instabilité ou en raison d’un manquement grave par rapport aux règles établies, comme ce fut le cas avec la famille Bonanno, qui a été retirée temporairement, en raison de son implication trop importante dans le trafic de drogue. Entre temps, des Commissions dites « restreintes » ou ne sont présents seulement que les Parrains New-Yorkais, eurent lieux à divers endroits tenus par des membres de la Cosa Nostra pour y discuter d’affaires « moins importantes ». D’après l’ancien Underboss de la famille Gambino, Salvatore « Sammy The Bull » Gravano, Paul Castellano « raffolé » de ce genres de réunions au grand détriment des autres Parrains, qui ne voulaient se réunir que pour des choses importantes. L’ancien Boss de la famille Gambino s’intéressait à tous les conflits qui pouvaient découler du racket de la construction ou des autres domaines liés à la Cosa Nostra, des millions de problèmes à résoudre. Au fond de lui même, il était un membre initié de la Cosa Nostra, mais il se comportait vraiment comme un homme d’affaire. C’est aussi dans les années 1980, que les procureurs fédéraux lancèrent le procès dit de « La Commission », pour reprendre le terme d’un organe suprême du crime organisé, qui contrôle les différents rackets dans la ville de New-York. Les condamnations furent exemplaires et les familles Gambino, Genovese, Colombo et Lucchese perdirent leur leadership à l’exception de la famille Bonanno, qui profitant de l’affaire Donnie Brasco fut épargnée par cette enquête et se reconstruit alors plus rapidement. Dans les années 1990, les rencontres officielles eurent lieu dans différents Hôtels-Casinos de Las Vegas au Stardust plus précisément. Depuis, les réunions de la Commission se firent les plus discrètes. Au début des années 2000, la répression policière était tellement forte que les mafieux changèrent de méthode. Toujours d’après le FBI, au début des années 2000, eut lieu dans la cave d’une maison modeste à Rego Park dans le Queens, appartenant à un Soldat de la famille Bonanno, Louis Restivo, une réunion de la Commission. A cette époque, la hiérarchie des différentes familles étaient complètement différentes que celle d’aujourd’hui. Au début des années 2000, Joseph « The Ear » Massino, de la famille Bonanno, régnait d’une main de fer et était considéré comme le dernier des Parrains à ne pas être incarcéré dans un pénitencier fédéral. En effet, les autres familles New-Yorkaises, étaient dirigées à cette période par des Acting Boss qui retranscrivaient les ordres des Parrains emprisonnés. Ce « conclave » qui avait réuni les cinq familles de New-York n’était pas dans la même forme qu’il y a plusieurs décennies. Les offensives lancées par le FBI avec l’aide de la loi fédérale RICO avaient décimé une partie de la Cosa Nostra, qui désormais pour prendre des décisions, ne pouvaient plus se permettre de s’afficher au grand jour, il fallait donc se cacher. Depuis la stratégie des familles de la Cosa Nostra est simple, pour éviter l’attention du gouvernement fédéral, il faut éviter les réunions clandestines, qui permettrait au FBI de se faire une idée plus précise des « forces environnantes ». Même aujourd’hui, des conflits entre familles existent toujours, mais la plupart son réglés par l’intermédiaires de Capitaines expérimentés, évitant ainsi la surexposition des Parrains, plus concentrés à éviter les pièges de la justice.